Les pygmées Baka sont un peuple autochtone qui vit dans les forêts tropicales du sud-est du Cameroun, du nord de la République du Congo, du nord du Gabon et du sud-ouest de la République centrafricaine. Ils sont connus au Congo sous le nom de Bayaka (Bebayaka, Bebayaga, Bibaya). Ils font partie des groupes ethniques appelés historiquement pygmées, un terme qui est considéré comme péjoratif par certaines organisations et gouvernements. Ils partagent une culture commune avec les autres peuples pygmées, associée à des caractéristiques propres. Ils sont estimés à environ 40 000 individus au Cameroun, ce qui en fait le groupe pygmée le plus nombreux dans ce pays. Les Baka sont un peuple autochtone qui a une histoire, une culture millénaire. Cet article vous amène à leur découverte.
Les premiers habitants de la forêt équatorial
Les pygmées sont des populations de petite taille, inférieure à 1,50 m, qui vivent dans les forêts tropicales d’Afrique centrale. Ils sont répartis en plusieurs groupes ethniques, comme les Baka, les Aka, les Mbuti, les Babongo ou les Efe. Ils ont une culture commune basée sur la chasse, la cueillette, la musique et la danse. Ils ont aussi des savoirs ancestraux sur la nature, la médecine et la spiritualité.
Les pygmées sont connus depuis l’Antiquité, où ils étaient mentionnés par les Égyptiens, les Grecs et les Romains. Ils étaient considérés comme des êtres mystérieux et merveilleux, qui vivaient en harmonie avec la forêt. Ils étaient aussi appelés « haut d’une coudée » par les Grecs, ce qui signifie environ 40 cm.
Les pygmées sont considérés comme les premiers habitants de la forêt équatoriale, avant l’arrivée des peuples bantous. Ils ont une origine commune ancienne avec ces derniers, datant de 60 000 à 70 000 ans. Ils se seraient différenciés il y a environ 20 000 ans, peut-être à cause des changements climatiques qui ont fragmenté leur habitat forestier.
Aujourd’hui, les pygmées font face à de nombreuses menaces qui mettent en danger leur culture et leur mode de vie. Ils subissent la déforestation, l’accaparement des terres, la discrimination, la marginalisation et l’acculturation. Ils sont souvent privés de leurs droits fondamentaux, comme l’éducation, la santé, la justice et la citoyenneté. Ils cherchent à préserver leur identité et leurs droits, avec le soutien de certaines organisations locales ou internationales.
Les pygmées sont un peuple autochtone qui a une histoire, une culture et une dignité. Ils ont le droit de vivre en paix et en respect avec la forêt, leur environnement vital. Ils ont le droit de participer aux décisions qui les concernent et de bénéficier du développement. Ils ont le droit de transmettre leur héritage aux générations futures.
La riche culture des pygmées Baka
Les Baka ont une culture riche et variée, basée sur la connaissance et le respect de la forêt, leur environnement vital. Ils ont développé des savoirs ancestraux sur la faune, la flore, la médecine traditionnelle, l’artisanat et la spiritualité. Ils pratiquent des rites initiatiques, comme le Jengi, qui marque le passage à l’âge adulte des jeunes garçons. Ils ont aussi une musique complexe et polyphonique, qui rythme leur vie quotidienne et exprime leur lien avec la nature. Leur musique est basée sur des chants a cappella, accompagnés de percussions corporelles ou d’instruments comme le mvet (une harpe à calebasse), le ngombi (une harpe à arc) ou le limbindi (un monocorde).
Un mode de vie authentique
Les Baka étaient traditionnellement des chasseurs-cueilleurs nomades, vivant dans des campements forestiers. Ils se déplaçaient selon la disponibilité des ressources naturelles sur leur territoire, ainsi que selon les travaux agricoles de leurs voisins sédentaires appartenant au groupe linguistique bantou. Les Baka et les Bantou sont en relation depuis des générations, avec des liens de famille symboliques. Les Baka échangeaient des produits de la forêt contre des produits agricoles et fournissaient aux Bantou une main-d’œuvre saisonnière.
Depuis les années 1950, les Baka ont connu de nombreux changements dans leur mode de vie. Ils ont été amenés à se sédentariser le long des pistes forestières, s’installant dans des villages non loin de leurs voisins bantou. Ils ont progressivement adopté l’agriculture, possèdent des champs, et leur mobilité s’est réduite. Ils partent en campements forestiers surtout lors de la fructification des arbres fruitiers comestibles, tels que les mangues sauvages Irvingia spp et le moabi Baillonella toxisperma. Leur alimentation s’est diversifiée et inclut désormais du riz, du manioc, du maïs ou du plantain.
Les menaces qui pèsent sur les populations pygmées
Les Baka font face à plusieurs menaces qui mettent en péril leur culture, leur mode de vie et leur survie. Parmi ces menaces, on peut citer :
- La déforestation : l’exploitation du bois par les compagnies forestières détruit l’habitat naturel des Baka et réduit leurs ressources alimentaires et médicinales. La déforestation entraîne aussi l’érosion des sols, la pollution des cours d’eau et la perte de biodiversité.
- L’accaparement des terres : les Baka n’ont pas de titre foncier reconnu par l’Etat et sont souvent privés de leurs droits coutumiers sur leurs terres ancestrales. Ils subissent l’invasion de leurs territoires par les agriculteurs bantous, les éleveurs transhumants ou les exploitants miniers.
- La discrimination : les Baka sont victimes de discrimination et de marginalisation sociale de la part des autres groupes ethniques et des autorités. Ils sont souvent considérés comme inférieurs, ignorants ou paresseux. Ils sont exclus de l’accès à l’éducation, à la santé, à la justice et à la citoyenneté. Ils sont aussi victimes de violences, d’abus et d’exploitation.
- L’acculturation : les Baka sont confrontés à la perte progressive de leur identité culturelle, sous l’influence de la modernité, de la mondialisation et de la religion. Ils abandonnent leur langue, leur musique, leurs rites et leurs savoirs au profit du français, du christianisme ou de l’islam. Ils perdent leur estime de soi et leur fierté.
Quelques perspectives d’avenir
Face à ces menaces, les Baka cherchent à préserver leur culture, leur mode de vie et leurs droits. Ils sont soutenus par des organisations locales, nationales ou internationales qui œuvrent pour la défense des peuples autochtones. Ces organisations mènent des actions de sensibilisation, de plaidoyer, de formation, d’accompagnement juridique ou de développement communautaire. Elles visent à renforcer les capacités des Baka à s’organiser, à revendiquer leurs droits, à gérer leurs ressources naturelles et à valoriser leur patrimoine culturel.